Si aujourd’hui le coworking est une évidence, il n’en a pas toujours été ainsi !
Alors, d’où ça vient ?
Une apparition diluée dans l’Histoire…
Il a toujours existé une forme de travail collaboratif, au Moyen-Age, déjà, sous forme de regroupements d’artistes. Puis, à la Renaissance, les « ateliers d’artistes », grandes écoles de l’apprentissage artistique.
Un autre exemple plus récent serait celui des « Bell Labs » dans les années 1920 aux Etats-Unis. Ces immenses laboratoires de recherches, dont l’architecture était pensée de manière à favoriser les rencontres, étaient les premiers à prôner le dialogue et l’échange pour profiter à l’émergence d’idées nouvelles et collaboratives. Et jamais le monde n’avait connu de pareilles évolutions technologiques en si peu de temps ! Preuve que le travail commun est source de productivité.
Le renouveau à travers le mouvement hippie
Toujours dans l’esprit coopératif, le mouvement hippie des années 60’ et 70’ et leur souhait d’émancipation a donné naissance aux hackers, qui n’ont pas toujours eu la mauvaise réputation qu’ils ont aujourd’hui. Ces communautés d’experts numériques ont aussi mis leur travail collaboratif au service du public, et participé ainsi à l’émergence du travail « ouvert » et participatif à travers notamment le « temps partagé » ou « time sharing computing ».
On leur doit plusieurs avancées technologiques, qui ont permis de généraliser l’accès au numérique et aux techniques collaboratives : le Whole Earth Catalog de Stewart Brand, ou encore le logiciel libre par Richard Stallman.
Naissance des premiers espaces physiques et essor du collaboratif
Le premier espace de travail coopératif historique va naître à Berlin : le C-base, fondé en 1995 sous forme d’un « hackerspace » participatif avec un accès gratuit au réseau internet.
En 1999, l’écrivain et game designer allemand Bernie de Koven va populariser le terme de « coworking » lors d’un meeting où il décrit ces nouvelles méthodes de travail collaboratives.
Dès lors s‘effectue une accélération du développement de ces espaces : en 2002 à Vienne ouvre la Schraubenfabrik, un espace communautaire d’entreprises sous forme de fablab. En 2005, c’est la Silicon Valley qui s’empare du phénomène grâce à Brad Neuberg, qui va créer le premier réel espace de coworking (bureau partagé, wifi, salle de repos...), reconnu comme tel dans le monde. Il sera également le fondateur avec Chris Messina de la Hat Factory, autre espace de coworking.
En 2007, le terme de « coworking » est recherché plus de 27 000 fois par mois sur le net : Wikipédia décide donc de publier la première page dédiée qui va populariser ce phénomène. En 2008, la folie coworking touche Paris : c’est l’ouverture de La Cantine, qui sera suivie rapidement par 160 autres coworkings français la même année, et plusieurs milliers d'autres les années suivantes (dont le WorkingShare en 2013 !)
Nouvelles appellations : tiers-lieux, fablab, coworkation…
Devant la popularité de ce modèle de travail, de nouveaux espaces plus spécifiques voient le jour :
- Les fablab, qui sont des « laboratoires de fabrication », où l’on trouve des machines, des artisans, du matériel de fabrication…
- Les foodlab, ou « laboratoire culinaire », où l’on peut se réunir pour manger, créer des plats, échanger, tester… tout dans le domaine du culinaire !
- Les espaces de coworkation, mix entre « coworking » et « vacation », favorisant à la fois le travail et les pratiques ludiques.
- Les tiers-lieux, enfin, sont les nouvelles appellations de ces espaces partagés hybrides : ils englobent tout ce qui est lié au collaboratif, aux nouvelles méthodes de travail, et à l’économie sociale et solidaire.
Aujourd’hui, les espaces partagés constituent une alternative incontournable pour tous les travailleurs qui souhaitent accéder à un écosystème stimulant où ils peuvent avoir accès aux outils numériques, tout en sortant de leur isolement. Et désormais, l’Etat français se veut également être le soutient d’initiatives en ce sens.
Sources : Le blog numérique par Sylvain Dejean