Après sa très instructive parution sur les chiffres du coworking français en 2017, Bureaux Partagés réitère, avec l’indice coworking 2019 ! Lumière sur cette nouvelle étude.
Les espaces de travail collaboratif ou "coworking" ont bondi de 80 % en 2 ans en France
600 espaces en France en 2017 ; 1700 aujourd’hui soit une multiplication par 3 !
Ces lieux pourraient représenter 10 à 20 % des espaces de bureaux en France, dans 5 ans. Cela montre bien la vitesse à laquelle le phénomène coworking se développe. Et pour cause : plus convivial, plus pratique, et moins cher qu’un bureau normal, ils ont de quoi plaire.
En 2010, on recensait environ 21 000 personnes travaillant dans des espaces de coworking. Elles sont aujourd’hui près de 1,7 million.
Forcément, une telle demande engendre des besoins fonciers importants. De ce fait, l’immobilier d’entreprise est en pleine mutation : ce sont désormais les espaces de coworking qui ont la côte auprès des promoteurs et investisseurs. La taille des coworking, portée par la bonne santé du marché, va constamment évoluer : on passe rapidement d’un « petit » espace de coworking de 100m², vers des géants à plus de 20 000m² en plein cœur de Paris !
Une origine parisienne, qui se déploie en province.
Si la tendance est d’abord née à Paris en 2008 avec « La Cantine » (mais si, rappelez vous notre article à ce sujet !), on constate que l’effet coworking se diffuse à l’ensemble de la France ; Bordeaux, Nantes, Marseille et Lyon en particulier. Et bien évidemment, l’engouement a suscité l’arrivée de puissants internationaux (WeWork) ; mais aussi locaux (Morning Coworking, Nextdoor et Kwerk).
35% des espaces de coworking sont en région parisienne (où les prix sont d’ailleurs 10% plus élevés qu’en province). Cette région concentre désormais 56% du total de m² de coworking en France.
On constate également que, en région parisienne surtout, l’offre la plus proposées n’est pas forcément celle en openspace; mais bien la location de bureaux privatifs pouvant accueillir plusieurs travailleurs. Cela témoigne d’une mutation par rapport à la première utilisation des coworking, où les gens avaient plutôt l’habitude de venir travailler à la journée ou ponctuellement dans le mois en openspace. Le travail va donc se « sédentariser » dans les espaces de coworking.
Les zones les plus plébiscitées sont celles proches des axes de communication routières et, surtout, ferroviaire : gare, parking-relais, desserte tram, quartier d’affaire… Une aubaine, donc, pour les grandes villes qui bénéficient d’un large réseau de communication.
Un modèle « tiers-lieux » encouragé par l’Etat
Avec son Conseil National des Tiers-Lieux créé suite à l’étude de Patrick Levy Waitz, l’Etat a décidé de débloquer un appel d’offre de 110 millions d’€ pour ouvrir encore 300 tiers-lieux en France. Une aubaine, puisque 34% des espaces ont entre 1 et 3 ans d’ancienneté. Ces aides pourront permettre de développer l’offre, mais surtout de la pérenniser.
Cette donnée est importante aussi lorsque l’on sait que plus de la moitié des espaces de coworking en France sont des petites structures indépendantes ; les autres sont gérés par les « grands opérateurs » tel que wework ou encore Morning coworking qui représentent une concurrence assez rude.
Ils sont 8% seulement à proposer plus de 200 postes de coworking dans un même espace, mais comptabilisent 45% du marché total. Les grandes enseignes possèdent donc une large partie du marché. Un « presque » monopole face auxquels se dressent 73% des coworkings « indépendants », qui comptent entre 1 et 50 postes dans un même espace.
Enfin, on peut imaginer que l’affaire liée à WeWork aura une incidence sur la gestion de ces espaces, et les financements fonciers ; la tendance est donc peut être encore amenée à se modifier au cours des prochaines années…. Pourquoi pas en s’inspirant d’autres différents modèles de coworking atypiques dans le monde ? Affaire à suivre !
Sources : Bureaux à Partager – Indice 2019 / Le Monde / Le Point / JLL / MultiBuro